Le Luberon insatiable

Le

Une fois de plus, nous sommes allés déranger le sérenissime Luberon, une fois de plus, nous revenons avec l'idée d'y retourner sans tarder : le Luberon recèle plus de promenades que nous ne pourrons jamais en faire, plus de villages que je ne pourrai jamais en décrire, plus de merveilles que nous ne pourrons jamais en découvrir.

A seulement quelques kilomètres d'Aix, ce massif agit comme un attracteur irrésistible ; autant Aix est policé et bourgeois, autant le Luberon peut être sauvage et inattendu. Certes, certains villages se "bijoufient", certaines demeures se mutent en galeries d'art pour touristes esthètes, certaines fermes sont sacrifiées sur l'autel de la gastronomie de luxe ; mais malgré tout, le caractère et l'authenticité ne sont jamais loin, et ces incursions du reste du monde continuent à se faire en douceur, sans excès, tentant (peut-être à terme en vain ?) de préserver le meilleur des deux mondes.

Ainsi, chaque nouvelle incursion en appelle une autre, crée un désir d'approndir les découvertes déjà faites, de s'immerger dans celles encore à faire. Evidemment, le Luberon est à la mode ; evidemment, quelque chose dans ce désir résulte de cette tendance. Mais ce rapport intime de la nature et de l'homme, du maquis et de la pierre taillée qui rôtissent au soleil, du sauvage et du raffiné, crée une émotion qui m'est personnelle, sans doute partagée par d'autres, mais tout de même unique.

Le Luberon incarne aussi une des facettes de mon rapport à ma région d'origine : si Aix est le lieu de mon enfance, une ville parcourue dans tous les sens et qui ne garde que peu de secrets, le Luberon est lui le lieu de mes découvertes de retour dans cette région ; en tant que tel, il gardera toujours une part d'inconnue, d'incompris, d'indéfinissable ; une part de désir.