On n' nous cache rien, on nous dit tout

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Il est devenu presqu'un lieu de commun de constater à quel point la sphère du privé, de l'intime, s'est réduite comme peau de chagrin, et combien tout un chacun n'a de cesse d'ouvrir son jardin secret à des visiteurs inconnus. Les exemples les plus classiques en sont évidemment les émissions de télé-réalité, mais il serait naïf d'ignorer le rôle des nouvelles technologies dans ce mouvement, dont l'essor des weblogs est sans doute une des réalisations les plus visibles.

Les nouvelles technologies, le Web en particulier, changent profondément le rapport au monde : du fait de la diffusion immédiate de l'information, de la mémoire rémanente importante de toute information mise sur le Web (comme le montrent le cache de Google, les archives Usenet ou les archives du Web), le monde devient de plus en plus transparent à l'information : la distance, le temps, la capacité de publication et de diffusion, tous autant de paramètres à l'opacité de l'information s'aménuisent sur le Web, et les projets tournant autour du Web Sémantique sont amenés à rendre le monde de l'information de plus en plus transparent ; il faudra un effort technologique non-négligeable pour éviter que le Web ne soit le Big Brother de George Orwell (quel cynisme que d'avoir nommé une émission de télé-réalité ainsi !) - le monde n'a pas besoin de fascistes pour devenir fasciste.

Un exemple d'information extrêment précise disponible sur le Web aujourd'hui (merci à Karl pour le lien) : la répartition de mon nom de famille à travers la France et le vingtième siècle. Une information riche, sur lequel il est réellement difficile d'exercer le moindre contrôle.

La démocratie est souvent associée à l'idée de transparence de l'information - mais une société intégralement transparente ne peut être démocratique.