Partant de la côte d’Azur, la Toscane ne s'offre pas : elle se mérite. L’autoroute - si tant est qu'on peut la qualifier de telle - est au coeur de l’épreuve initiatique ; le valeureux prétendant se devra donc de sinuer autour de nombreuses collines, d’en traverser bien d’autres avant de pouvoir se confronter au labyrinthe des échangeurs génois.
S'il passe avec succès les quelque cinq ou six changements d’autoroutes aux indications subtilement sybillines, il sera déclaré apte à rencontrer sa prétendue, et le fera une centaine de kilomètres plus loin.
La récompense ne se fait pas attendre : la Toscane dévoile rapidement ses paysages vallonnés, rythmés de vignes, d’oliviers et de cyprès ; ce leitmotiv entêtant nous accompagnera tout au long de notre périple dans la région.
Notre premier contact avec la Toscane urbaine se fait à Lucques (Lucca) : dans l’écrin de ses remparts à peu près intacts, la ville a conservé ses allures du Moyen-Âge. L’église San Michele nous offre notre premier aperçu de l’architecture toscane médiévale typique, avec sa très belle façade de marbre blanc. Au cours de notre errance au travers des rues (toutes piétonnes), nous trouvons presque par hasard la place Anfiteatro, dont le nom reflète clairement à la fois l’origine et le contour.
D’autres petits plaisirs parsèment notre chemin : ici, la mosaïque de l’église San Frediano ; là, le palais Guinigi et sa tour dont le sommet offre à un arbre une vue imprenable sur la ville ; et là enfin, une première mise en contact avec les fameuses et inimitablement crémeuses gelati, qui serviront tant de fois dans la suite du voyage de requinquants au milieu de nos longues journées de visite.
Il est déjà de temps de repartir : Florence nous attend pour notre première nuit italienne.