La tempête de la nuit a cédé la place à un grand ciel bleu. Nous espérons que celui-ci s'étend jusqu'à l’Etna, notre objectif du jour. Lorsque l’imposante forme de celui-ci nous apparaît au détour d’un virage, elle ne ressort que faiblement de la brume qui l’enveloppe, dont se détache légèrement un énorme panache de fumée blanche.
Maison ensevelie par une couvée de lave (Flancs de l’Etna, 20 octobre 2006)
À mesure que nous montons les flancs du volcan, le paysage s'assombrit, marqué par les vastes traînées noires laissées par d’anciennes coulées de lave. Pris entre la couverture nuageuse et ce cadre de plus en plus lunaire, nous croisons une maison ensevelie sous des amas de roche noire.
Nuages vus du sommet de l’Etna(20 octobre 2006)
Quelques kilomètres plus loins, noyés au milieu des nuages, nous grimpons via le téléphérique, avec lequel nous abandonnons les dernières traces de végétation, puis surpassons les nuages : la vue sur la plaine reste embrumée, mais néanmoins spectaculaire, précédée de ce premier plan désertique. Un peu plud haut, un dôme éructe un panache de pierres et de cendres en gargouillant alors que nous attendons le départ du bus-jeep. Ce panache ne semble pas faire partie des attractions touristiques usuelles, compte tenu de ce que les dits bus procèdent à une évacuation en bon ordre du sommet, sans faire monter qui que ce soit.
Celle-ci n’est que temporaire - où s'agissait-il simplement d’une régularisation du nombre de personnes au sommet ? Quoiqu'il en soit, un bus finit par nous amener au pied du dôme en question, celui du cratère sud-est, l’un des quatre cratères en activité permanente du Mont Etna.
Eruption (Etna, 20 octobre 2006)
Le panache que nous observions de l’arrivée du téléphérique à 2500m, est bien plus impressionnante à 2900m, où la couleur rouge de la lave projetée et la taille des rochers éjectés à plusieurs dizaines de mètres sont nettement plus visibles.
Cratère d’une éruption précédente (Etna, 20 octobre 2006)
Les guides nous informent que l’éruption à laquelle nous assistons a commencé le matin même, et empêche pour des raisons de sécurité de s'approcher de la coulée de lave dont nous décernons la présence par les vapeurs de souffre bleutées qui s'en échappent. En contrebas se situe le cratère désormais rebouché de la dernière éruption importante, au cours des années 2001-2002.
Le paysage lunaire du sommet (Etna, 20 octobre 2006)
Le contraste entre le vent glacé et le sol chaud, par endroit brûlant, est saisissant, bien que le froid soit nettement vainqueur de cette confrontation, ce dont quelques plaques de neige, taches blanches sur le sol noir, témoignent ci et là.
Arrive l’heure de redescendre plus au chaud ; après le bus et le téléphérique, nous reprenons la voiture, mais sur une autre route qu'à la montée, visant Santa Venerina où se trouve notre logement du jour.
Notre copain le renard (Flancs de l’Etna 20 octobre 2006)
La route est plus boisée de ce côté-ci du volcan, et les arbres y affichent de jolies couleurs d’automne. Parmi eux, nous apercevons un magnifique renard ; apparemment celui-ci a été habitué à montrer le bout de son nez par les guides du coin moyennant quelque nourriture. S'il est un peu triste que cette rencontre ne soit pas juste le fruit d’un heureux hasard, elle n’en reste pas moins ravissante.
Après une courte escale à la tenuta San Michele, où nous disposons d’une grande chambre sur les contreforts du volcan, nous mettons le cap sur Taormina, un peu plus au nord.
Taormine et l’Etna au coucher du soleil (20 octobre 2006)
Perché sur un rocher, surplombant une jolie baie, et serpenté de rues élégantes, Taormina a tout pour plaire ; mais il est difficile de goûter vraiment à la ville, bondée de touristes et d’échoppes ouvertes à leur intention. Le théâtre ggrec, supposé offrir un panorama imprenable sur l’Etna, ferme ses portes devant nous.
Chat (Taormine, 20 octobre 2006)
Ce n’est qu'en s'éloignant des axes les plus exposés à la gent touriste que nous découvrons de petites places et ruelles plus attachantes, et c'est avec plaisir que nous découvrons un jardin public en contrebas de la cité historique, avec une vue magnifique sur l’Etna couronné de nuages.
Bougainvillier (Taormine, 20 octobre 2006)
Nous faisons halte dans un petit bar à vin en remontant vers le centre, où Béné déguste notre premier Marsala sicilien ; rejoignant la rue principale, nous nous laissons aller à quelques emplettes (bon, d’accord, JE me laisse aller), avant de nous installer sur la terrasse-escalier de l’Hammamet bar, qui plonge sur la jolie place du Duomo. Nous y dégustons quelques bons verres de vin, que rejoignent plus tard un bon carpaccio de bressaola. Après ce petit aperçu sympathique de la ville, nous rejoignons notre chambre à Santa Venera.